Jeu de balle mésoaméricain et Coupe du Monde FIFA 2026 : sport, histoire et passion
- Teoenbici
- 31 mai
- 6 min de lecture
Un jeu ancestral et rituel : origines, règles et symbolisme du jeu de balle

Le jeu de balle mésoaméricain, pratiqué par les Mayas, les Aztèques (Mexicas), les Zapotèques et bien d’autres cultures, remonte à plus de 3 000 ans. Il se jouait sur des terrains en pierre de forme rectangulaire, appelés tlachtli, et consistait à maintenir une balle de caoutchouc en mouvement, en la frappant principalement avec les hanches – bien que certaines variantes permettaient l’usage des avant-bras ou de bâtons. Chez les Mayas, ce jeu revêtait une dimension sacrée : il symbolisait la lutte entre le jour et la nuit, en lien direct avec les mythes du Popol Vuh, où les dieux du monde souterrain affrontaient les héros jumeaux dans une partie déterminant le destin de l’univers. Plus qu’un sport, c’était un rituel cosmique, aux fonctions sociales, politiques et religieuses. Dans certains cas, les perdants étaient même sacrifiés comme offrande aux dieux.
L’Ulama et son héritage dans la culture footballistique mexicaine
L’une des versions survivantes de ce sport ancestral est l’Ulama, encore pratiqué aujourd’hui dans des régions comme le Sinaloa. Le jeu se déroule sur un terrain allongé appelé tastei, et la balle — faite de caoutchouc — peut peser plusieurs kilos. Les joueurs la frappent avec la hanche, sans qu’elle ne touche le sol plus d’une fois. Malgré les siècles passés, l’Ulama conserve sa fonction sociale et sa charge symbolique, perpétuant un héritage fondamental du patrimoine sportif mexicain.
10 variantes du jeu de balle mésoaméricain
Il existait au moins dix variantes du jeu de balle dans les civilisations préhispaniques, preuve de sa richesse culturelle et de sa diversité régionale :
Ulama – encore joué aujourd’hui dans le nord du Mexique.
Pok-ta-pok – nom sacré du jeu chez les Mayas.
Tlachtli – version aztèque, jouée par les Mexicas.
Pitz – variante du Yucatán chez les Mayas.
Ullamaliztli – nom général en nahuatl pour désigner le jeu de balle.
Jeu de balle olmèque – considéré comme la plus ancienne version connue.
Jeu avec bâtons – documenté dans certaines cultures du nord.
Jeu zapotèque – avec ses propres particularités dans la région d’Oaxaca.
Jeu avec anneau vertical – visible sur les bas-reliefs de Chichén Itzá.
Jeu rituel mixtèque – lié à des récits de divinités et de lignées sacrées.
Chaque version avait ses propres règles, techniques et significations. Mais toutes partageaient une chose : un lien fort avec le pouvoir, la spiritualité et la vie communautaire.
Curiosités peu connues du jeu de balle mésoaméricain

Même si le jeu de balle préhispanique est largement reconnu, il existe des détails fascinants que peu de gens connaissent. Par exemple, la zone archéologique de Cantona, dans l’État de Puebla, détient le record du plus grand nombre de terrains de jeu découverts en un seul site : 27 structures consacrées à ce sport rituel. Dans l’ouest du Mexique, Guachimontones, près de Guadalajara, se distingue par un terrain monumental mesurant 111 mètres de long, construit environ mille ans avant la célèbre arène de Chichén Itzá.
À Teotihuacán, même si aucun terrain n’a été retrouvé jusqu’à présent, les peintures murales du complexe de Tepantitla représentent clairement des scènes de jeu de balle, ce qui laisse penser que la pratique y avait bel et bien sa place.
Autre site incontournable : El Tajín, dans l’État de Veracruz, connu pour sa richesse iconographique liée au jeu. On y trouve plus de 17 terrains, décorés de reliefs représentant des sacrifices rituels et des cérémonies symboliques.
À Tula, ancienne capitale des Toltèques dans l’État d’Hidalgo, on peut encore admirer un terrain de balle situé au cœur d’un complexe sacré, dominé par les célèbres Atlantes en pierre, qui témoignent du pouvoir religieux et militaire de l’époque.
Tous ces sites montrent à quel point le jeu de balle était répandu et important, du Golfe du Mexique jusqu’aux hauts plateaux du centre du pays — souvent proches des villes qui accueilleront la Coupe du Monde 2026.
Des terrains anciens aux stades modernes de la Coupe du Monde FIFA 2026

Aujourd’hui, le Mexique s’apprête à accueillir la Coupe du Monde de la FIFA 2026, avec des matchs prévus dans trois grands stades modernes :
Estadio Azteca (Mexico)
Estadio Akron (Guadalajara)
Estadio BBVA (Monterrey)
Ces villes vibreront au rythme du football mondial, mais leurs terres ont déjà vu, il y a des siècles, d’autres formes de compétitions sportives et de célébrations communautaires. Le passage des anciens terrains de jeu de balle aux stades internationaux d’aujourd’hui crée un lien vivant entre passé et présent, entre traditions ancestrales et innovations sportives.
Patrimoine culturel : le symbolisme du jeu de balle
Le jeu de balle était bien plus qu’un simple divertissement. Dans les civilisations préhispaniques, il représentait l’ordre cosmique, le renouveau du soleil, et l’équilibre de l’univers. C’était à la fois un rituel, un outil pédagogique, une forme de diplomatie et un moyen de maintenir le pouvoir politique. Aujourd’hui, redonner vie à cette pratique s’inscrit dans une démarche plus large de valorisation du patrimoine culturel mexicain. Car la passion pour la balle n’est pas née avec le football moderne : elle existe depuis des millénaires, gravée dans la pierre et les traditions.
Jeu de balle préhispanique et Coupe du Monde 2026 : une occasion d’honorer nos racines
La Coupe du Monde, c’est bien plus que du foot. C’est une chance unique de faire découvrir au monde la richesse historique du Mexique. Le lien entre le jeu de balle préhispanique et la FIFA World Cup 2026 peut devenir un pont narratif puissant, capable d’inspirer les nouvelles générations et de rendre hommage aux peuples autochtones. Car le ballon n’a pas commencé à rouler sur des pelouses modernes — il roulait déjà entre temples et pyramides, il y a des siècles.
Le Mexique, racines sportives et fierté culturelle
L’héritage préhispanique du sport vit dans chaque recoin de notre pays — des pierres silencieuses de Monte Albán aux tribunes vibrantes du stade Azteca. En 2026, le Mexique ne sera pas seulement l’hôte de la Coupe du Monde : il sera le gardien d’une histoire sportive millénaire. Et ça, c’est un but que nous pouvons tous célébrer.
Itinéraire culturel : du ballon ancestral à la Coupe du Monde 2026

On sait que beaucoup de supporters viendront au Mondial avec des plannings serrés, voulant "tout voir" en peu de temps. Mais le Mexique ne se découvre pas à toute vitesse. Derrière chaque stade, il y a des siècles d’histoire, des traditions vivantes et des communautés qui ont beaucoup à partager.
Ne vous contentez pas d’un tour express qui vous emmène à Teotihuacan pour deux heures, passe en coup de vent par la Basilique de la Vierge de Guadalupe, et finit à Xochimilco dans la même journée. Ce serait un peu comme vouloir visiter le château de Versailles le matin, grimper la Tour Eiffel à midi, faire une croisière sur la Seine l’après-midi et finir à Montmartre juste avant le dîner. Possible ? Peut-être. Mais ce n’est pas comme ça qu’on découvre vraiment un pays.
Nous vous proposons un itinéraire alternatif qui relie les villes hôtes du Mondial à des sites archéologiques et à des expériences culturelles plus profondes :
Ciudad de México
uadalajara
Monterrey
Si decides ampliar tu ruta
Quand tu viendras pour la Coupe du Monde, n’oublie pas de visiter le vrai Mexique
La Coupe du Monde FIFA Mexique 2026 sera une fête mondiale, mais aussi une occasion unique de se reconnecter avec les racines d’un pays où le ballon roule depuis des siècles. Alors, quand tu viendras au Mondial, n’oublie pas de découvrir le Mexique qu’on ne voit pas sur les cartes postales : celui des villages, des zones archéologiques, des saveurs anciennes, des rituels et des histoires qui vivent encore aujourd’hui.
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